Le 5 décembre, le Peace Diamond, diamant très médiatisé, a été vendu 6,5 millions de dollars lors d’enchères en ligne à un enchérisseur prestigieux, mais à un prix inférieur aux attentes.

Le diamant de 709 carats (140 grammes) avait été découvert en mars par des employés d’une société de prospection minière dirigée par un pasteur évangélique, Emmanuel Momoh, dans la province diamantifère de Kono.

L’acquéreur du Peace Diamond est le joaillier britannique Laurence Graff. Le pilier des enchères, a acquis la 14e plus grosse pierre jamais découverte.

Une enchère préalable, qui s’était tenue en Sierra Leone, avait permis de rassembler 7 millions de dollars, une offre qui avait finalement été refusée. Martin Rapaport a alors pris fait et cause pour le diamant, espérant pouvoir expliquer le rôle que peut jouer une telle pierre dans le développement des communautés locales.

Dans une vidéo qui a suivi l’enchère, Rapaport a affirmé que le total définitif « représente malgré tout beaucoup d’argent » pour un pays pauvre, dans lequel les populations n’ont pas accès à l’eau ni aux denrées de base.

« C’est de l’argent qui ira directement à la population, a-t-il expliqué. Nous constaterons de véritables retombées économiques… Nous assistons à une évolution de l’industrie diamantaire

[qui se penche] sur la provenance des diamants, ce qui se passe pour ces populations, comment nous pouvons les aider. »

Selon lui, le prix a pu baisser par rapport à l’offre initiale de Sierra Leone après que Rapaport Corp. « a nettoyé » le diamant pour le présenter au marché et que les acheteurs ont constaté combien il était complexe.

« Peut-être s’agit-il ici du prix de la transparence », a-t-il expliqué, ajoutant : « Je ne sais pas ce qu’était cette offre en Sierra Leone, si elle était sérieuse, si elle était fondée… Je suis désolé que le prix n’ait pas été supérieur. J’ai prié, travaillé aussi dur que possible… Nous pensons que c’est le meilleur prix possible du marché. »

Il était d’ailleurs particulièrement satisfait de l’identité de l’acheteur.

« Laurence Graff n’achète généralement rien qui ne soit pas une couleur D ou E, a-t-il affirmé. Mais il a versé beaucoup d’argent car il pense que cela va léser des personnes dans les régions les plus pauvres du monde. Le fait qu’il l’achète, même si ce n’est pas son habitude, est un symbole formidable. »

Les bénéfices du Peace Diamond seront répartis comme suit : 59 % iront pour les impôts du gouvernement de Sierra Leone, 15 % serviront au Fonds local pour le développement de la communauté diamantaire, pour les infrastructures, et 26 % seront destinés aux creuseurs artisans qui ont découvert le diamant, le Peace Diamond.

« C’est un honneur d’avoir acquis ce magnifique diamant brut – et que sa vente profite directement à un pays ayant de tels besoins vitaux », a expliqué Laurence Graff dans un communiqué.